
Bébé sous le secret, je voudrais te dire…
- Publié par Marie Fournier-Bidoz
- Le 26 avril 2020
A toi né sous le secret, à toi qui entrouvres tes petits yeux et découvres cette ruche qui s’anime tout autour de toi. Cette ruche qui se penche sur ton berceau et t’espère apaisé. Ces soignants qui ralentissent et s’assoient, un temps, auprès de toi.
A toi petit bébé qui a été porté, accueilli et confié.
A toi pour qui l’on porte de l’attention, de la tendresse et qui m’acceptes auprès de ton berceau, un instant.
A toi qui bouges tes petites mains au son de ma voix. Il y en a des choses à te raconter. Tout un tas…
A toi qui te poseras des questions et qui interrogeras ton histoire.
A toi qui as senti, pendant de nombreux mois, un tourbillon d’émotions.
A toi petit bébé qui seras légitime, un jour, de te demander pourquoi.
A toi qui rencontres, tout petit, ces personnes qui t’attendent et t’accueillent.
Si petit dans ton berceau tu nous permets de mesurer à quel point « l’univers bébé » est riche. A quel point, il mérite d’être considéré et entendu.
Le bébé captive, attire les regards, suscite beaucoup de tendresse et de douceur. Cette « attraction » peut se voir multipliée lorsqu’il s’agit d’un bébé né sous le secret. Ce tout petit qui nous semble si fragile. Son histoire nous convoque, chacun, dans des vécus très intenses et parfois douloureux.Chacun prête alors attention à la moindre manifestation. Pleure-t-il ? N’est-il pas trop calme ? Que ressent-il ? Réagit-il ?
Il nous est impossible de mesurer le vécu de ce tout petit. Mais il est certain qu’il a besoin de ces soignants et ce dès les premières heures de vie. Ces soignants que je nomme la « ruche ». Ceux qui s’activent et se penchent sur ce berceau. Ceux qui le portent, le bercent, lui parlent, le rassurent. Ceux qui font que dès ses premiers instants de vie, ce bébé pourra se saisir de toute cette affection et poursuivre ainsi son chemin vers d’autres « ruches ».
Ces intentions, qu’elles soient démonstratives ou en pensées, lui permettront ainsi de s’inscrire et d’exister.
Marie Fournier-Bidoz, psychologue clinicienne
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