
L’enfant à Haut Potentiel Intellectuel à l’école
- Publié par Marie Fournier-Bidoz
- Le 23 février 2017
Comme évoqué lors des deux précédents articles (L’enfant à Haut potentiel intellectuel et l’enfant HP et sa famille) chaque enfant diagnostiqué à Haut Potentiel est très différent. La manière d’être avec les autres, le rapport à l’école, la sensibilité, sont des éléments qui varient fortement d’un enfant à l’autre.
Il est très fréquent que l’enfant dit précoce se retrouve en difficultés au sein du milieu scolaire. L’adaptation est souvent compliquée et l’ennui difficilement supportable. Il est d’ailleurs fréquent que certains enfants soient en échec scolaire. La motivation à aller à l’école étant au fil du temps très absente.
Le diagnostic du « haut potentiel » est avant tout un soulagement pour l’élève concerné. Il peut enfin mettre des mots sur le décalage ressenti par rapport à ses camarades ou aux personnes de son entourage. Il n’est pas « meilleur » qu’un autre élève mais son fonctionnement intellectuel est différent (vitesse de traitement, curiosité…).
Un enfant HP a tendance à s’ennuyer. Il n’a parfois pas envie d’écouter et accepte difficilement que les consignes soient répétées. Il remet d’ailleurs fréquemment en questions les propos des enseignants : « pourquoi répète-t-il encore la même chose ? Pourquoi apprend-t-on cela alors que nous l’avons déjà vu l’année dernière ? » La « pensée en arborescence » de l’enfant HP, ses nombreuses questions, le poussent parfois à prendre beaucoup de place au sein même de sa classe. Il est difficile pour lui de comprendre et de considérer les autres. Toutefois, certains enfants restent très discrets et absents à la classe. Ils se renferment sur eux-mêmes.
Détecter un enfant précoce peut permettre une certaine adaptation de la part des enseignants vis à vis de l’enfant (bien évidemment dans la mesure du possible). Certaines « pistes » peuvent permettre aux enseignants de s’adapter au mieux à l’enfant dit précoce.
- Curiosité insatiable : donner d’autres exercices (plus durs) ou bien sous forme de jeux (logique par exemple) – proposer des exercices du niveau supérieur – si l’enfant, en primaire, est dans une classe à plusieurs niveaux.
- Proposer à l’enfant de lui réexpliquer les consignes d’un exercice – en individuel-
- Un cadre bienveillant et ferme. Il est important que l’enfant comprenne que les règles sont valables pour tous.
- Il peut être aidant pour l’enfant de lui apporter son soutien en entendant ce qu’il ressent et en l’aidant à remettre ses sentiments en perspective.
- Reconnaitre l’enfant en tant que sujet à part entier et non en tant qu’enfant « à haut potentiel ». Etant tous très différents, nous ne pouvons agir, avec eux, de la même manière.
- Les observations et les commentaires positifs donnés à l’enfant à Haut Potentiel sont très importants pour lui (et pour ses parents). Les remarques sont d’ailleurs souvent plus importantes que les notes.
Une collaboration étroite entre l’école, la famille et les thérapeutes permet à l’enfant d’être accompagné au mieux. L’intelligence est souvent dite facteur d’adaptation, mais paradoxalement, elle peut devenir un facteur d’inadaptation chez l’enfant. D’où l’importance de comprendre que précocité n’est pas synonyme de facilité et aisance. L’enfant doué est aux prises avec de multiples décalages internes de développement au sein de sa personnalité.
Marie Fournier-Bidoz, psychologue
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