
L’adolescent tiraillé entre deux mondes
- Publié par Marie Fournier-Bidoz
- Le 15 septembre 2015
Blanc ou noir ?
L’adolescent tiraillé entre deux mondes
L’adolescent n’appartient ni au monde des adultes, ni au monde des enfants. Trop petit mais trop grand à la fois, il est bien difficile pour lui de trouver sa place : sa place auprès des adultes mais aussi auprès de lui-même. Les changements qui s’imposent ne sont parfois pas maitrisables. Un corps qui change, un besoin d’autonomie, une attente grandissante des parents, des professeurs, tant d’éléments qui s’imposent parfois brutalement à l’adolescent. Nostalgique de son passé d’enfant, désireux de devenir grand et autonome, l’adolescent se retrouve tiraillé entre une identité passée et future.
L’adolescence relève d’un processus quelque peu complexe. Modifications physiques et psychiques viennent ébranler le quotidien du jeune. Ces changements, parfois brutaux, sont vécus comme un raz-de-marée par l’adolescent. Ils le mettent en situation d’impuissance. Les changements pubertaires s’imposent à lui et nécessitent un travail d’appropriation.
« Il est mal dans sa peau… » : Une remarque bien courante qui présente tout à fait justement cette difficulté pour l’adolescent à faire face à tous ces remaniements physiques et psychiques. Winnicott, (pédiatre, psychiatre et psychanalyste) présente l’acte de grandir comme un acte agressif.
La puberté vient créer une certaine discontinuité. Elle impose que « quelque chose » se remette au travail. La continuité de l’enfance se voit ainsi perturbée. Voilà pourquoi, l’adolescence peut être perçue comme un deuil : le deuil de l’enfance. Françoise Dolto (pédiatre et psychanalyste) représente cette période relativement complexe comme une « seconde naissance ».
« Les parents, de toute façon, cessent d’être à ses yeux les valeurs de référence » Françoise Dolto (1988) La cause des adolescents.
Tant bien que mal, le jeune tente de se différencier de ses parents. Il va s’appuyer sur le « même ». Le groupe d’amis va prendre une certaine importance. D’où cette nécessité pour lui de se tourner davantage vers ses pairs que vers ses parents. Difficile parfois pour certains de voir leur enfant leur « échapper ». Le groupe d’amis représente pour l’adolescent une quête identitaire.
La métaphore de Françoise Dolto, présentant l’adolescent comme un homard ou une langouste qui perd sa coquille, vient tout à fait justement illustrer cette période délicate plongeant le jeune dans une multitude de changements plus ou moins gérables. Lorsque les homards perdent leur coquille, ils se cachent sous les rochers afin de pouvoir sécréter une nouvelle coquille. L’adolescence est un âge fragile où oscillent des moments dépressifs et des moments d’exaltation.
Des joies immenses et des peines soudaines et passagères rythment le temps de l’adolescence.
– Marie Fournier-Bidoz
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